La Bibliothèque de Gilles

01

Marcel Proust

A la Recherche du temps perdu, le meilleur livre que j'ai lu à ce jour. Aucun autre ne l'a égalé jusqu'à présent et de loin. Tout est parfait (structure, style, rythme, personnages, humour, culture) dans cette cathédrale littéraire même le dernier volume inachevé qui fait découvrir au narrateur/auteur sa vocation d'écrivain. A lire obligatoirement avant de mourir.

 

02

James Joyce

La finesse des nouvelles des Gens de dublin puis la journée extravagante du 16 juin 1904 d'Ulysse, roman aux styles protéiformes, puis Portrait de l'artiste en jeune homme, restitution intègre de ses impressions de jeunesse démontrant que sa seule issue était de devenir écrivain.

 

03

Alexander Pouchkine

Des récits courts, la fille du capitaine, la dame de pique, avec des histoires paraissant simples et faciles. Une écriture fluide, élégante, rythmée, d'une rare finesse. Un chef d'oeuvre, le roman en vers Eugène Onéguine.

 

04

Robert Walser

Découvert par hasard car apprécié par Kafka, Musil, Benjamin, un écrivain suisse allemand exceptionnel. Proses courtes sur tous les sujets, publiées d'abord régulièrement dans des journaux, puis des microgrammes lors de ses 20 années d'internement. Une écriture joyeuse montrant à la fois la beauté pure des choses, sans être dupe des hommes, tout en se moquant de ce qui pourrait se prendre au sérieux à commencer par lui.

Lire La promenade récit court très représentatif de son oeuvre. Le territoire du crayon compile les microgrammes écrits au crayon de papier à peine lisible. Impressionnant de qualité.

 

05

Leon Tolstoï

La splendeur de la lecture d'Anna Karenine. Des tableaux plus beaux les uns que les autres : l'arrivée d'Anna Karenine à la gare, Levine en bras de chemise retroussés, fauchant les blés avec ses paysans. Somptueux.

La saga de Guerre et Paix avec ses va et vient entre les champs de batailles des guerres napoléoniennes et les salons de Moscou et Saint Petersbourg.

 

06

Fedor Dostoievski

Crime et châtiment : le grand écart entre le bien et le mal. Le champ de bataille moral de l'homme décrit avec intensité, fièvre, acuité et intelligence humaine. Incontournable.

L'éternel mari, description structurelle du trio mari / femme / amant. Approche systémique très drole du trio. Précis, Humain, chacun motive sa posture.

 

07

Johan Wolfgang Goethe

Les souffrances du jeune Werther et les affinités électives, romans qui paraissent désuets, mais le romantisme et le lyrisme de ces écrits sont contagieux. Tous les questionnements sont émis de façon apparement naïve mais sans filtre. Comparable, à mes yeux, aux films d'Eric Rohmer.

Aucune musique d'ambiance mais le flot étourdissant des paroles et des actes. A lire également dans la même veine Hyperion de Friedrich Hölderlin écrivain poète allemand de la même époque.

 

08

Cesare Pavese

Un journal époustouflant , Le métier de vivre, jusqu'à son suicide relatant les précoccupations quotidiennes de cet écrivain exigeant (trop).

Pléthore de nouvelles (Avant que le coq chante, ...) décrivant des histoires de sa ville Turin et de son pays le Piémont avec ses collines de vignes. Chaque mot nous fait sentir le poids du soleil, la camaraderie, la sueur des travailleurs. Egalement des poésies magnifiques aux titres évocateurs (Travailler fatigue, La mort viendra et elle aura tes yeux).

 

09

William Faulkner

Tous ses romans ont pour sujet la même communauté du Mississipi, les personnages blancs et noirs, se retrouvent dans plusieurs romans sous des angles différents. L'oeuvre entière décrit tout un monde. Sartoris, roman atypique décrivant le destin indéfectible de la famille Bayard sur 3 générations dans le comté Yoknapatawpha dans le Mississipi. Lumière d'Août, roman somptueux sur le conflit racial dans le Sud.

Une écriture prenante, impossible à quitter, chaque mot a son importance. Des styles différents d'un roman à l'autre (Le bruit et la fureur par exemple avec une forme novatrice) mais avec la même unité d'écriture.

 

10

François René Chateaubriand

Les mémoires d'outre tombe réunissant la grande et la petite histoire.

La jeunesse à Combourg, Napoléon, Louis XVIII par le prisme éclairé de celui qui les a cotoyés. Un feuilleton passionant,  instructif, arbitraire. Pur bonheur de lecture.