Gilles : Auteur polonais fantasque avec un côté décalé découvert via les romans "Ferdydurke" et "Cosmos", j'étais curieux de découvrir ces réflexions sur la philosophie. L'essai est un peu foutraque et du coup assez plaisant à lire mais l'ensemble reste un peu léger et semble manquer de rigueur d'après les spécialistes. Quelques réflexions amusantes à retenir malgré tout.
Critique : « La philosophie est comme la Russie : pleine de marécages, et souvent envahie par les Allemands. ».
Il est des accidents que l'on regarde avec un sourire gêné. Un petit peu comme un ami qui tient des propos fort dommageables pour sa crédibilité. On voudrait lui dire de se taire pour préserver ce qui reste de cohérence mais devant l'assemblée c'est impossible. Alors peut être que cet ouvrage pour des personnes qui n'y connaissent pas grand chose en philosophie est agréable, peut être que pour les personnes qui souhaitent être autodidactes c'est un bon début mais il y a tellement de faussetés par simplification, tellement d'opinion personnelle sur ce que tel ou tel philosophe aurait voulu dire qu'on en vient à lire des contre sens. le contresens en philosophie étant ce qu'il y a de pire, on se retrouve avec un ouvrage mal écrit, mal présenté, décousu, et parsemé de petites erreurs qui tuent le sens de la pensée des certains philosophes. Je préfère retenir le Gombrowicz romancier ou nouvelliste..
Extraits
L'art nous montre le jeu de la nature et de ses forces, c'est-à-dire la volonté de vivre. Shopenhauer est concret dans cette matière. Il demande: pourquoi la façade d'une cathédrale nous enchante, tandis qu'un mur tout simple ne nous intéresse pas? C'est parce que la volonté de vivre de la matière s'exprime dans la pesanteur et dans la résistance. Or, un mur ne met pas en évidence le jeu de ses forces, puisque chaque particule du mur résiste et pèse à la fois. Tandis que la façade de la cathédrale montre ces forces-là en action, puisque les colonnes résistent et les chapiteaux pèsent. On voit la lutte entre la pesanteur et la résistance. Il nous explique aussi pourquoi une colonne tordue (courbe) ne nous satisfait pas assez. De même, une colonne ronde est meilleure qu'une colonne carrée.