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Une Odyssée : Un père, un fils, une épopée (Mendelsohn, Daniel)




Gilles : I.


Critique :


Ici, nous avons deux familles :

- celle d'Ulysse, dans le rôle du père et représentant la "carte" manquante. En effet, son retour de la guerre de Troie, semé d'embûches (si la rencontre avec la belle Calypso peut être ainsi qualifiée…) plonge Pénélope (la mère), Télémaque (le fils) et Laërte (le grand-père) dans une difficile attente.

- la famille de l'auteur lui-même, qui fait un parallèle entre sa propre histoire familiale et celle du héros grec de l'Odyssée.


L'Odyssée aborde beaucoup de thématiques indémodables : voyage, amour, mariage et (in)fidélité, mort, amitié…


Le parallèle entre les parcours de ces deux familles est poussé très loin, avec une analyse détaillée du récit poétique attribué à Homère. L'érudition de l'auteur sur le sujet est impressionnante, et il partage son savoir avec ses élèves en littérature, et par la même occasion avec le lecteur, pour notre plus grand plaisir.


La partie autobiographique du récit m'a beaucoup moins intéressé ; il faut dire que comparée à la vie d'Ulysse, celle de l'auteur racontée par lui-même apparaît relativement terne, sans Calypso pour nous faire gamberger !


Ce récit est intéressant, mais sa lecture est parfois fastidieuse (surtout ses 150 premières pages, avec des phrases dépassant parfois une page entière – « Dans mon cas (…) quels étaient les mots que Homère chantait réellement. », p. 142-143).



Extraits


Mon père détestait les signes de faiblesse, à commencer par la maladie, pour laquelle il affichait une sorte de mépris, comme si le fait d’être souffrant était une défaillance éthique plutôt que physique. Quand il nous arrivait de devoir rester à la maison parce que nous étions malades, il passait la tête par la porte de notre chambre avant de partir travailler et soupirait d’un air las et excédé, comme si cette grippe ou cette varicelle signifiait le début de quelque irréversible décadence morale.


...


"Sur les traces d'Ulysse" était une croisière "culturelle", et mon père, qui par ailleurs méprisait tout ce qu'il considérait comme un luxe inutile- les croisières, le tourisme et les vacances-, tenait la culture et l'instruction en haute estime. Ainsi, quelques semaines plus tard, en juin, encore fraîchement imprégnés de notre immersion dans le texte homérique, nous avons embarqué pour cette croisière de dix jours, un jour pour chaque année du long périple qui ramena Ulysse chez lui. (p. 15)



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