Gilles : I.
Critique :
Cette édition éclaire d'un jour nouveau la poésie de Lord Byron (1788-1824), et plus particulièrement son rapport à l'Orient. Elle rassemble quatre œuvres en vers (trois poèmes narratifs : Le Corsaire, Le Giaour, Mazeppa ; et une ode : Oraison vénitienne). L'aspect novateur du projet consiste à proposer une traduction neuve qui ne privilégie pas le respect contraignant de la métrique aux dépens du rythme et du sens. La forme est donc versifiée mais garde une certaine liberté : ces poèmes orientaux sont des récits d'action et de superbes romans d'aventure, et il était essentiel d'en préserver l'élan. Par leur influence sur de nombreux artistes (Hugo, Pouchkine, Tchaïkovski, Liszt, Delacroix... ), leur beauté et leur modernité, ces quatre œuvres orientales constituent une référence incontournable, et il est important de les rendre à nouveau accessibles au public curieux des œuvres fondatrices de la poésie européenne.
Extraits
Ode On Venice
« Maudites comme des canaux d’eaux mortes et endiguées,
Se remuant tel un malade dans son sommeil,
Qui fait trois pas et puis s’écroule. »
Le Giaour
« Ce n’était qu’une lueur
Jouant sur les ondulations de l’eau ;
Il diminuait de taille à mes yeux,
Simple galet en train de disparaître ;
Ce ne fut bientôt qu’une tache blanche,
Joyau englouti défiant la vue ;
Maintenant ses secrets cachés sommeillent,
Connus des seuls Génies des profondeurs
Qui, tremblant dans leurs grottes de corail,
N’osent pas les chuchoter à la houle. »
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