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De l'Allemagne (Staël, Germaine de)

Gilles : Très intéressant et passionnant de lire une description de l'Allemagne à l'époque de Napoléon. Cette culture est décrite progressivement, partant d'abord des caractéristiques géographiques, climatiques influant le tempérament de ce peuple jusqu'à arriver aux œuvres majeures des auteurs allemands de l'époque (Goethe, Schiller, Lessing ...). Cette lecture avec plus de 2 siècles d'écart interpelle également au regard de l'histoire allemande des XIXe et XXe siècles. Passer du romantisme allemand aux conquêtes prussiennes puis camps de concentration laisse une impression bizarre.


Critique : 1813 parait à Londres un essai promis à un bel avenir : De l’Allemagne. Son auteur, Madame de Staël, est l’une des figures intellectuelles dominantes de cette période. Républicaine, elle est la plus farouche opposante à l’Empereur, animant à Coppet (Suisse) un cénacle qui regroupe une grande partie de l’intelligentsia européenne. Alternant œuvre politique, essais littéraires et romans (Delphine, Corinne ou l’Italie), elle annonce une nouvelle sensibilité. Dans De l’Allemagne, considéré comme l’un des premiers essais de littérature comparée, Madame de Staël trace un portrait en profondeur de ce pays. Elle inscrit la culture allemande dans son contexte politique, social, historique, mais aussi climatique et géographique. Elle pense que les français, à l’image de leurs voisins, devraient chercher une nouvelle inspiration, un nouveau style, puisant dans leurs traditions, s’ouvrant aux écrivains étrangers, et laissant libre cours à l’émotion voire la passion. Le succès de cet ouvrage est retentissant car il jette les bases du Romantisme français. Mais Madame de Staël ne verra pas le triomphe de ses idées : elle meurt en 1817, à 51 ans.

Extraits


Le mérite des Allemands, c'est de bien remplir le temps ; le talent des français, c'est de le faire oublier.


Un français sait encore parler, lors même qu' il n' a point d' idées; un Allemand a toujours dans sa tête un peu plus qu' il n' en saurait exprimer.


L'exil est quelquefois pour les caractères vifs et sensibles un supplice beaucoup plus cruel que la mort: l'imagination prend en déplaisance tous les objets qui vous entourent, le climat, le pays, la langue, les usages, la vie en masse, la vie en détail; il y a une peine pour chaque moment comme pour chaque situation: car la patrie nous donne mille plaisirs habituels, que nous ne connaissons pas nous-même avant de les avoir perdus.


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